Pour le cerveau, le masculin n’est pas neutre
[….] Où sont les femmes dans une langue où le genre masculin peut désigner à la fois le masculin et le neutre générique universel ? En effet, si vous lisez ici : « Les chercheurs s’intéressent aux discriminations de genre », comprenez-vous « chercheurs » en tant que « les hommes qui contribuent à la recherche » ou comme « les personnes qui contribuent à la recherche » ? Impossible de trancher. […]Ainsi commence cet article du Journal du CNRS « L’écriture inclusive par-delà le point médian » du 5 février 2024 par Laure Dasinières.
Sharon Peperkamp, chercheuse au sein du Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique (CNRS/EHESS/ENS-PSL) explique :
« Il existe une asymétrie linguistique en français où le genre masculin est ambigu et peut être interprété de deux manières, soit comme générique – incluant des personnes de tous genres, soit comme spécifique, incluant uniquement des hommes. Or, on sait depuis longtemps que ce phénomène peut induire un biais masculin qui peut avoir a des conséquences sur les représentations. »
Ce n’est pas une question de féminisme
« Ce n’est pas la langue française qui est sexiste, ce sont ses locuteurs et locutrices. Qui ne sont pas responsables de ce qu’on leur a mis dans la tête, mais de ce qu’elles et ils en font », affirme Éliane Viennot, professeure émérite de littérature. [….] « C’est une question de justesse, ce n’est pas une question de féminisme. Nos ancêtres n’étaient pas plus féministes que nous ; simplement, ils utilisaient leur langue comme elle s’est faite, comme elle est conçue pour le faire ».
En réduisant les stéréotypes de genre, on augmente la visibilité des femmes
L’inclusivité, la langue française connaît déjà ! pourtant la langue inclusive est l’objet de vives polémiques, mais aussi de travaux scientifiques qui montrent que son usage s’avère efficace pour réduire certains stéréotypes induits par l’usage systématique du masculin neutre.
Pour le cerveau, le masculin n’est pas neutre
et l’usage du masculin générique, supposé neutre, engendre un biais masculin (Heather Burnett, chercheuse CNRS au Laboratoire de linguistique formelle – CNRS/Université Paris Cité),
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