Inégalités auxquelles sont confrontées les femmes dans l’accès à des postes permanents en astronomie en France

Une récente enquête nationale réalisée par Olivier Berné et Alexia Hilaire de l’IRAP (Université Paul Sabatier de Toulouse et CNRS) pour le compte de la Société Française d’Astronomie et d’Astrophysique met en évidence l’élitisme et la discrimination sexuelle à laquelle sont confrontées les femmes – en particulier les femmes qui ont suivi un cursus universitaire plutôt que les grandes écoles – lors de la candidature à des postes permanents en astronomie en France.

De nombreuses études ont pointé la faible représentation des femmes au sein des disciplines et des instances scientifiques, en particulier astronomiques. A titre d’exemples, l’International Astronomical Union (IAU) ne compte que 18% de femmes parmi ses membres, l’accès aux temps de télescopes (ALMA, Hubble, NRAO) leur est particulièrement limité, peu d’entre elles dirigent des équipes de recherche, des prix récompensant leurs travaux leur sont rarement attribués, leur accès aux postes permanents d'(enseignants-)chercheurs se révèle plus difficile. En France, ces postes sont occupés par 22% de femmes seulement.

Ce article propose d’analyser les résultats d’une étude menée en 2017 en France auprès de jeunes astronomes ayant soutenu leur thèse de doctorat entre 2007 et 2017. Le tiers des réponses obtenues au questionnaire (sur un total de 301 réponses) était le fait de femmes.

Il est ainsi apparu que les femmes ayant suivi leur cursus au sein de grandes écoles telles l’Ecole Polytechnique ou l’Ecole Normale Supérieure avaient trois fois plus de chance d’être recrutées dans l’un des trois corps de l’Etat (Université, CNRS, CNAP) que les femmes ayant suivi un cursus universitaire. En outre, le nombre de femmes recrutées dans l’un de ces trois corps demeure systématiquement inférieur – d’un facteur 2 – au nombre d’hommes. Enfin, la formation initiale amplifie l’inégalité de genre : le prestige du cursus initial influe sur l’attribution des postes, les hommes diplômés de Grandes Ecoles se trouvant deux fois plus favorisés.

Publication scientifique

« Inequalities faced by women in access to permanent positions in astronomy in France » by Olivier Berné and Alexia Hilaire, Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie, Université de Toulouse, CNRS, CNES, UPS, Toulouse, France, Nature, 7 avril 2020.

Source : https://www.nature.com/articles/s41550-020-1068-5

Contact IRAP

  • Olivier Berné, olivier.berne@irap.omp.eu

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