L’IRAP au coeur de la conquête lunaire

Au cours de ces cinquante dernières années, notre satellite naturel, la Lune, a fait l’objet d’expéditions humaines (missions Apollo) (1969-72) et de retour robotique d’échantillons (Luna 16, 20, 24 (1970-1976), de missions de reconnaissance orbitale conduites par diverses nations et agences spatiales (1993-ce jour), et très récemment de missions robotiques in situ (missions Chang’e 3 (2013), Chang’e 4 (2019-ce jour) ,…). Désormais, avec les premiers succès du programme ARTEMIS, l’objectif des agences spatiales américaines et européennes est d’y séjourner durablement. A cette fin, divers programmes scientifiques et technologiques ont été lancés : relatifs pour certains au transport des astronautes, pour d’autres à leur survie à la surface de ce monde hostile.

« Comment organiser un séjour de longue durée de la Lune ? Comment y être autonome en produisant durablement à partir de ses seules ressources que sont le régolite (poussière lunaire) et le Soleil ? » Telles sont les questions auxquelles les participants au 1er workshop organisé ce 15 février par IMT Mines Albi, sur la thématique ISRU « in-situ resource utilization », ont apporté des éléments de réponse.

Participants au 1er congrès sur la thématique ISRU « in situ resource utilization »
organisé le 15 février par l’IMT Mines Albi

Parmi ces participants figuraient l’Agence Spatiale Française (le CNES), l’Agence Spatiale Européenne (l’ESA), l’ESRIC ( European Space Resources Innovation Center), des partenaires européens (Allemagne, Norvège, Espagne) ainsi que les trois laboratoires toulousains – l’IRAP (Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie), le LGC (Laboratoire de Génie Chimique de l’Université Paul Sabatier)) et l’ICA (Institut Clément Ader/IMT Mines Albi) – composant un consortium appelé Toulouse Task Force, créé en mai 2018 à l’issue du congrès European Lunar Symposium 6th, organisé par l’IRAP à Toulouse.

La Toulouse Task Force rassemble des compétences reconnues dans les domaines de la planétologie, de la chimie, de la science des matériaux, de la mécanique et de l’énergie. En approfondissant leur connaissance du régolithe lunaire, les scientifiques seront en mesure de proposer des techniques in situ d’extraction de l’oxygène et de production d’alliages métalliques, nécessaires à l’implantation des astronautes. La mise au point des procédés de fabrication additive de pièces à partir du régolithe lunaire sera un atout essentiel pour la construction et l’entretien d’une base lunaire, en réduisant l’envoi de ressources depuis la Terre.

Produire localement tout en mobilisant un minimum d’énergie. Tel est l’objectif des équipes scientifiques impliquées dans ce challenge lunaire. Un objectif dont les moyens seront, dans un second temps, certainement utiles à la vie sur Terre, afin de répondre aux conséquences de la crise climatique que nous traversons.

Ressource complémentaire

  • Les expertises pour l’habitabilité de la Lune au cœur des rencontres organisées à IMT Mines Albi avec les agences spatiales française et européenne (Workshop du 15 février 2023)

Contacts IRAP

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