IONO-HF : Propagation des ondes HF dans l’ionosphère de moyenne latitude

Student : Étienne FOUCAULT

Advisor : Pierre-Louis BLELLY

Co-advisor : Aurélie MARCHAUDON

Start : Octobre 2016

Group : PEPS

La météorologie de l’espace est la discipline qui traite des aspects phénoménologiques et de l’état physique des

environnements spatiaux naturels. Au moyen de l’observation, de la surveillance, de l’analyse des données et de la

modélisation, elle a plusieurs objectifs : d’une part, comprendre et prévoir l’état du Soleil, du milieu interplanétaire, des

environnements planétaires et en premier lieu celui de la Terre, ainsi que les perturbations qui les affectent, qu’elles

soient d’origine solaire ou non ; d’autre part, analyser en temps réel ou prévoir d’éventuels effets sur les systèmes

biologiques et technologiques. Dans cette discipline, la physique ionosphérique est l’objet d’un regain d’intérêt pour

une raison essentielle liée aux propriétés dispersives de ce milieu car l’ionosphère joue un rôle critique en affectant les

communications sol-espace (GNSS) ou sol-sol (Haute Fréquence, HF). Un moyen efficace de sonder ce milieu est

l’utilisation de radars HF qui peuvent fournir simultanément une information locale couplée à une information intégrée

sur le milieu dispersif.

Le programme international SuperDARN gère une chaîne de radars HF principalement installés dans les régions

aurorales et polaires des hémisphères Nord et Sud. Ces radars donnent accès à la cartographie vectorielle du champ de

vitesse du plasma ionosphérique. La chaîne est en cours d’extension vers les moyennes latitudes pour assurer le suivi

des perturbations de l’ionosphère sous l’effet des événements solaires extrêmes, comme les éruptions. La couverture

planétaire du réseau et le fonctionnement continu des radars font de SuperDARN un outil de choix pour caractériser

l’état global de la magnétosphère en quasi-temps réel. L’intérêt de ce suivi magnétosphérique est critique dans le cadre

notamment de la Météorologie de l’Espace. La France est impliquée dans ce consortium au travers du radar implanté à

Kerguelen, dont la responsable scientifique (Aurélie Marchaudon) est chercheure à l’IRAP. Cette implication

instrumentale nous assure l’accès aux données de l’ensemble des radars. Dans ce programme d’extension, les équipes

anglaises ont prévu d’installer un nouveau radar SuperDARN dans le Sud-Ouest de la France, ce qui nous offre une

opportunité majeure d’étudier l’ionosphère des moyennes latitudes en temps réel, au travers de la propagation des ondes

HF.

Nous envisageons un nouvel axe de recherche visant à mieux exploiter l’information intégrée contenue dans les

données radar, qui couple l’exploitation de ces données à de la modélisation ; la proposition de thèse consiste ainsi à

développer un code de propagation d’ondes HF basé sur le modèle inter-hémisphérique d’ionosphère élaboré par notre

groupe à l’IRAP. L’objectif est une reconstruction de l’état de l’ionosphère sur une large couverture spatiale avec une

résolution temporelle de l’ordre de la minute. La démarche envisagée consiste en une assimilation des observations d’un

radar SuperDARN pour contraindre le modèle ionosphérique, et pour cela nous explorerons deux approches : la

résolution classique d’un problème inverse et une approche innovante que nous développons dans le cadre de travaux

sur la radio-occultation, qui consiste en une simulation directe sous contrainte de la propagation des ondes. Ce nouveau

modèle nous permettra de mieux caractériser la propagation des ondes HF, notamment au-dessus de l’Europe de

l’Ouest, et représentera la base de travail pour la mise en place d’un service de prévision. La thèse se déroulera au sein

de l’IRAP, à Toulouse. Elle sera financée par la Direction Générale de l’Armement ainsi que par Thalès Alenia Space.

Search