Expérience PISCO

Projet d’Imagerie Sismologique du COmminges

Contexte

Dans le cadre de leur mission de surveillance de la sismicité pyrénéenne, les sismologues de l’Observatoire Midi-Pyrénées (Université Toulouse III / CNRS) ont compilé depuis plus de trente ans des catalogues de tremblements de terre.

Cette activité de surveillance permet la réalisation de travaux de recherche, qui font avancer petit à petit la connaissance scientifique. Ainsi est-il désormais établi que l’essentiel de l’activité sismique pyrénéenne se concentre le long d’une bande relativement étroite allant de la Bigorre au Pays basque (en rouge sur la figure 1). La question se pose alors de la raison de l’interruption brutale de la sismicité à l’est de la vallée de l’Adour.

Figure 1 – Carte de « densité sismique » des Pyrénées. La couleur représente le nombre de séismes enegistrés sur 30 ans dans un rayon de 5 km.

Par ailleurs, les études fines du champ de gravité des Pyrénées révèlent la présence d’une anomalie majeure dans cette même zone (figure 2). Cette anomalie, dite de Saint-Gaudens, trahit l’existence d’un important excès de masse dans le sous-sol, lui-même très probablement dû à la présence d’un corps dense de grandes dimensions enchâssé dans la croûte terrestre. Les connaissances actuelles sur la formation des Pyrénées expliquent ce corps pesant comme une remontée de matériau du manteau (plus dense) à la faveur de la phase d’extension crustale qui a précédé la collision des plaques Ibérie et Eurasie.

Figure 2 – En rouge, contours de l’anomalie gravimétrique dite de Saint-Gaudens. Cercles jaunes : séismes (1989-0219)

L’expérience

Afin de mieux comprendre les relations entre la sismicité et l’anomalie gravimétrique, nous montons l’expérience PISCO (Projet d’Imagerie Sismologique du Comminges). Celle-ci consiste en deux déploiements simultanés de stations sismologiques (figure 3). Le premier, très dense (270 stations espacées de 2 km) se concentre sur la partie occidentale de l’anomalie de Saint-Gaudens. Il permettra d’imager avec précision la transition entre les zones active et muette. Le second couvrira l’ensemble de l’anomalie (53 stations espacées de 7 km). Son but est de réaliser une image plus globale, avec une résolution plus faible.

Figure 3 : Carte préliminaire des déploiements PISCO. Cercles jaunes : séismes (1989 – 2019). Triangles verts : nappe à 2 km. Triangle orange : nappe à 7km.

L’expérience permettra de localiser les événements sismiques avec une grande précision et d’obtenir une image très fine de la croûte supérieure par des techniques d’échographie sismique. Nous rassemblerons ainsi des renseignements fondamentaux sur la nature de ces séismes, leur origine, et le lien éventuel entre la sismicité et l’anomalie du champ de gravité.

À l’automne 2023, une campagne de mesures préliminaires, de même nature, a été conduite sur la partie centrale de l’anomalie gravimétrique (une trentaine de communes ont été concernées). Ses résultats ont confirmé la faisabilité de l’expérience PISCO.

Impact sur votre territoire

L’expérience PISCO se tiendra entre la fin du mois de mai et la mi-juillet 2024. L’installation des stations se déroulera du 21 au 25 mai 2024, et le démontage du 8 au 13 juillet 2024. Ces deux phases mobiliseront 9 équipes de deux personnes, basées au Centre de Recherches Atmosphériques de Campistrous (65).

Les capteurs utilisés sont des nodes « Stryde » ou « Smartsolo ». Dotés de batteries miniaturisées, ils font partie des appareils les plus petits du marché (voir figure 4), ce qui garantit un encombrement minimal sur le terrain, et aucun recours à quelque dispositif d’alimentation que ce soit (ni batterie externe, ni panneau solaire). Ils n’occasionnent donc aucune nuisance (sonore, visuelle, ou pollution), ni lors de leur déploiement, ni après leur retrait.

Figure 4 : le matériel utilisé sur chaque site sera constitué par des capteurs comme ceux-ci, enterrés de façon à ne laisser affleurer que quelques centimètres. Leur présence sera signalée par un fanion.

Les instruments seront installés de la façon la plus discrète possible, de préférence en bordures de parcelles, afin de ne pas déranger les activités agricoles, forestières ou pastorales. Chaque station sera pourvue d’un fanion, sur lequel figureront des coordonnées téléphoniques ainsi qu’un QR code pointant sur une page Internet explicative.

Contacts

  • Responsable scientifique : Matthieu Sylvander
    msylvander@irap.omp.eu – 06.44.90.31.39
  • Responsable opérations : Hélène Pauchet
    hpauchet@irap.omp.eu – 06.10.59.32.88
  • Démarches terrain : Frank Grimaud
    fgrimaud@irap.omp.eu – 06.21.86.27.07

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